16 octobre 2025 - 03:00
Un avantage durable et performant pour les PME en transformation alimentaire
Les attentes des consommateurs, des investisseurs et des gouvernements évoluent. Pour s’adapter, les organisations peuvent se référer aux normes environnementales, sociales et de gouvernance, soit les « normes ESG ». Même les petites et moyennes entreprises (PME) en transformation alimentaire peuvent en bénéficier. L’intégration des critères ESG représente une occasion de croître et de se différencier des compétiteurs. Voici quelques éléments pour mieux les comprendre et amorcer la démarche.

1. Une réponse aux attentes des consommateurs et des détaillants

Les Québécois sont de plus en plus sensibles aux impacts environnementaux et sociaux des produits qu’ils achètent : la traçabilité, la réduction des déchets et les pratiques éthiques deviennent des critères d’achat déterminants.

Plusieurs détaillants imposent désormais des exigences ESG à leurs fournisseurs. Pour les PME, l’adoption de pratiques durables n’est plus une option, mais une condition d’accès à certains marchés.

2. Des gains économiques concrets

Contrairement aux idées reçues, les normes ESG ne sont pas des dépenses sans rendement. Elles permettent :

• de réduire des pertes alimentaires et des coûts énergétiques;

• d’optimiser les ressources humaines;

• d’accéder plus facilement au financement vert et aux subventions.

Selon Investissement Québec, 96 % des investisseurs considèrent la performance ESG comme un critère central dans leurs décisions. De plus, les entreprises performantes en la matière affichent une meilleure rentabilité à moyen terme.

3. Une gestion proactive des risques

Les critères ESG permettent de mieux anticiper et gérer les risques tels que les changements climatiques, la pénurie de main-d’œuvre, la perte de valeur de l’image de marque et les ruptures d’approvisionnement. Par exemple, une PME qui investit dans la réduction des emballages plastiques se prémunit contre des réglementations plus strictes.

4. Un moteur d’innovation et de différenciation

L’intégration des normes ESG pousse les entreprises à repenser leur modèle d’affaires, leurs produits et leurs procédés. Elle stimule l’innovation par le développement de produits à base de protéines végétales, d’emballages compostables et même de circuits courts de mise en marché, pour ne nommer que ceux-là.

Ces innovations permettent aux PME de se différencier sur un marché concurrentiel, tout en répondant aux attentes des consommateurs et des partenaires commerciaux.

5. Une occasion de mobilisation interne insoupçonnée

Les normes ESG mobilisent les équipes, car elles rejoignent les valeurs des employés. Elles donnent du sens au travail, renforcent la culture d’entreprise et retiennent davantage les talents. Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, cela représente un important avantage stratégique et concurrentiel.

6. Une réglementation de plus en plus structurée

Même si les normes ESG ne sont pas encore uniformisées, la tendance est claire. Des ententes internationales sur les plastiques, les émissions de gaz à effet de serre ou la biodiversité influencent déjà les pratiques industrielles. Les entreprises proactives à cet égard seront mieux préparées à répondre aux futures exigences.

Des défis réels, mais surmontables

L’intégration des pratiques ESG peut représenter un changement important pour les PME en transformation alimentaire. Toutefois, ces défis doivent être vus comme les étapes d’une transition vers un modèle plus durable et performant.

Les ressources humaines et financières limitées

Les PME disposent souvent de budgets restreints et de petites équipes, ce qui peut compliquer :

• l’embauche de spécialistes ESG ou de consultants externes;

• l’investissement dans des technologies vertes ou des infrastructures durables;

• la production de rapports ESG.

Solutions potentielles : tournez-vous vers les programmes publics de la Banque de développement du Canada, d’Investissement Québec ou du MAPAQ qui offrent de l’aide financière et de l’accompagnement spécialisé. Des outils numériques permettent également d’automatiser certaines tâches de suivi ESG.

La complexité des normes et le manque de clarté

L’absence d’un cadre universel peut créer de la confusion en ce qui concerne :

• la multiplicité des systèmes de référence (Global Reporting Initiative, Sustainability Accounting Standards Board, etc.);

• l’identification des indicateurs pertinents pour le secteur agroalimentaire;

• le manque de formation ou d’expertise à l’interne.

Solution potentielle : inscrivez-vous à des formations telles que celles du Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), du Centre québécois de développement durable (CQDD) et du créneau d’excellence TransformAction.

La charge administrative supplémentaire

La collecte, l’analyse et la communication des données ESG peuvent sembler lourdes, surtout pour les petites équipes.

Solution potentielle : intégrez ces pratiques graduellement, en priorisant les actions ayant d’importantes retombées. Des outils de gestion intégrée permettent de centraliser les données et de réduire la charge de travail.

La difficulté à évaluer les retombées à court terme

Les bénéfices découlant des pratiques ESG sont visibles à moyen ou long terme, ce qui rend parfois difficile la justification des investissements initiaux.

Solution potentielle : évaluez les gains rapidement mesurables (réduction des coûts énergétiques, satisfaction des employés ou fidélisation des clients) pour démontrer la valeur ajoutée dès les premières étapes.

La pression concurrentielle

Certaines PME craignent d’être désavantagées face à des concurrents qui ne s’engagent pas dans une démarche ESG, surtout s’ils proposent des prix plus bas.

Solution potentielle : montrez que vous êtes un partenaire de confiance pour les détaillants, les investisseurs et les consommateurs. Adopter les normes ESG est un avantage concurrentiel durable à long terme.

Les freins à l’obtention d’un accompagnement

Certaines PME ne savent pas par où commencer ou trouvent complexes les démarches d’intégration de ces pratiques.

Solution potentielle : faites appel à un organisme qui offre du soutien. En voici quelques-uns :

• Inno-centre aide les PME à structurer leur démarche ESG grâce à des experts spécialisés qui s’adaptent aux objectifs d’affaires et à la culture de l’entreprise.

• Le CQDD propose des outils et des formations pour intégrer les critères ESG dans un modèle d’affaires.

• Écotech Québec soutient l’adoption de technologies propres et la transition vers des pratiques durables.

• Le CTAQ organise des ateliers et des événements pour sensibiliser les entreprises du secteur alimentaire aux pratiques ESG.

• Les sociétés d’aide au développement des collectivités et les centres d’aide aux entreprises fournissent du financement et du soutien.

Une transformation à saisir dès maintenant

Les normes ESG ne sont pas une mode passagère. Elles redéfinissent les règles du jeu économique, social et environnemental. En les intégrant, les entreprises se donnent les moyens de bâtir un modèle d’affaires plus durable, plus résilient et plus compétitif.

Il s’agit de commencer par des actions concrètes, mesurables et adaptées aux réalités de l’entreprise. L’important est d’amorcer le virage, de s’entourer des bons partenaires et de faire de la durabilité un moteur de croissance.

Pour vous lancer et faciliter votre parcours, contactez votre conseiller en transformation alimentaire du MAPAQ. Un webinaire est également disponible à ce sujet : https://youtu.be/6-2I7R7EFsY?si=sUj7tLaOJ0SBaf2Q

Bon visionnement!

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