Pour rappel, en date du 1er mai 2024, les évaluations de l’impact sur le marché du travail sont valides pour six mois (comparativement à 12 mois) pour assurer la représentation exacte des mesures du marché du travail; le pourcentage de la main-d’œuvre pouvant provenir du Programme, volet des bas salaires, est passé de 30 % à 20 % pour tous les employeurs ciblés par le Plan d’action 2022; et les employeurs doivent étudier toutes les options avant de faire une demande d’évaluation de l’impact sur le marché du travail, y compris le recrutement auprès des demandeurs d’asile ayant un permis de travail valide au Canada. De plus, depuis le 1erDélais et retards
Depuis 1989, FERME est le plus important partenaire en matière d’embauche à l’étranger pour la filière agroalimentaire. Son avis sur la situation est basé sur les interactions directes entre la main-d’œuvre et les employeurs. « Le gouvernement resserre de plus en plus les règles et a décrété plusieurs interdictions, ce qui rend difficile pour les entreprises de compter sur la main-d’œuvre étrangère. Cette année, la situation risque fort d’être la même qu’en 2024, avec des délais et des retards qui affecteront la production, ce qui nous inquiète beaucoup », confie M. Borja.
Ce dernier révèle qu’une demande de révision des délais impartis a été acheminée au gouvernement. « Déposer une demande six mois seulement avant le début du travail en agriculture, c’est trop court. Les candidats sélectionnés doivent prendre des arrangements, ils ont des familles. Nous comprenons les défis auxquels fait face le gouvernement en matière de construction de logements et tout, mais dans le secteur agricole, c’est bien souvent l’employeur qui héberge les travailleurs étrangers. La situation est différente. Une souplesse à cet égard devrait être accordée. »
Cela dit, selon M. Borja, pour l’heure, la perspective d’imposition de tarifs par les États-Unis n’aurait pas eu d’impact sur la demande. « Bien sûr, certains producteurs sont inquiets. Devrai-je produire moins? Serai-je en mesure d’exporter? Beaucoup de questions, pas de réponses pour l’instant », note M. Borja.
Toutes catégories confondues, FERME a accueilli 21 612 travailleurs en 2024, dont 1374 pour le secteur agricole.
« Nous nous attendons à une légère baisse pour 2025, en raison des réajustements de politiques gouvernementales », souligne-t-il.
Estimant recevoir une bonne écoute de la part du gouvernement, il n’entrevoit pas la possibilité de moyens de pression. « Pas pour nous, pas pour le moment. Nous travaillons en collaboration avec plusieurs intervenants, dont l’UPA. Notre message passe auprès du gouvernement : les travailleurs étrangers temporaires ne sont pas un fardeau, mais bien une ressource importante », conclut M. Borja.