Développement des connaissances
Maîtrisez-vous la production que vous souhaitez démarrer? Chaque secteur possède ses propres particularités qu’il convient de connaître et de comprendre. S’il y a lieu, assurez-vous que votre projet respecte les modalités du plan conjoint (réglementation en lien avec la mise en marché collective). Pour parfaire vos connaissances, plusieurs formations sont offertes tant sur le volet technique qu’administratif, notamment par Les Collectifs régionaux en formation agricole1 et sur la plateforme U+2 . La participation à des stages en milieu de travail est recommandée afin d’augmenter vos chances de succès. Cela vous permettra aussi de développer votre réseau de contacts et d’être mieux informé des ressources et organismes du secteur et de la région.
Site d’élevage
Avant de faire l’acquisition d’un site d’élevage, il est important de vérifier le zonage et les exigences réglementaires municipales et provinciales qui pourraient s’appliquer. Le démarrage de certaines productions, notamment l’élevage porcin, peut être limité dans certaines municipalités.
Vous souhaitez aménager une nouvelle infrastructure sur le site? Selon l’emplacement visé, le nombre d’unités animales, le type de fumier et les cours d’eau ou bâtiments à proximité, des distances séparatrices pourraient limiter vos options. En plus de ces limitations, certaines caractéristiques du site (zones de glissement de terrain, milieux humides, etc.) et certains usages contraignants à proximité (carrières, sites d’enfouissement) pourraient avoir une incidence sur la superficie disponible pour le projet. Vérifiez ces éléments auprès des municipalités ou des municipalités régionales de comté (MRC).
En complément, assurez-vous que le site possède un droit de produire (avis de projet, déclaration de conformité ou certificat d’autorisation) auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Vérifiez également que le projet respecte le Règlement sur les exploitations agricoles 3, notamment dans l’optique où un plan agroenvironnemental de fertilisation et/ou un bilan de phosphore devront être réalisés.
En outre, il est essentiel de vous informer sur les services municipaux disponibles. Est-ce que le site possède un approvisionnement municipal en eau? Si oui, les limites de prélèvements établies par le MELCCFP devraient être vérifiées selon l’ampleur du projet. À l’inverse, un site sans accès à l’eau pourrait exiger des investissements supplémentaires pour répondre aux besoins du projet (abreuvement, nettoyage, etc.). Faites aussi des vérifications au sujet de l’accès au réseau électrique. Que ce soit pour des abreuvoirs chauffants, des clôtures électrifiées ou la ventilation de bâtiments, cet accès simplifie les choses. Dans le cas contraire, le branchement au réseau est une dépense non négligeable qui devra être prise en compte.
La superficie et la qualité des sols devraient aussi être évaluées en fonction des exigences du projet. Combleront-elles les besoins nutritionnels (pâturage ou culture) selon le nombre d’animaux visé? Dans la négative, vous devez prendre en compte des coûts supplémentaires d’alimentation dans la planification financière du projet.
Bâtiments et infrastructures
Que vous envisagiez de construire de nouveaux bâtiments ou de réaménager ceux déjà existants, cette étape doit être bien planifiée. Les dépenses associées à votre projet peuvent rapidement s’accumuler et représenter un investissement majeur. Sur les plans du bien-être animal, du respect de l’environnement et des normes de construction, plusieurs éléments sont à évaluer. Parmi ceux-ci, notons la solidité des bâtiments, l’étanchéité des planchers, l’état et la capacité du panneau électrique, du câblage et de l’éclairage (en conformité avec les exigences des assureurs) ou l’état du système de ventilation. Examinez aussi les possibilités qui s’offrent à vous pour la gestion des fumiers en fonction de la production et du mode d’élevage. Selon le mode de gestion du fumier choisi, l’étanchéité de la fosse pourrait être à vérifier.
Un autre élément à considérer est la densité animale potentielle des bâtiments. Est-ce que la surface ou l’espace de la mangeoire est suffisant pour répondre aux besoins du troupeau? Est-ce que l’aménagement est fonctionnel et permet facilement d’effectuer toutes les tâches?
Selon la production ciblée, plusieurs ouvrages de référence vous permettront d’obtenir des recommandations. De plus, pour vous inspirer, il est suggéré d’aller visiter des sites d’élevage afin de profiter des bons coups d’autres producteurs. Dans tous les cas, la municipalité devra être consultée pour toutes normes relatives aux bâtiments, à leur implantation et à l’obligation d’un permis.
Animaux
Afin de maximiser les chances de succès, achetez des animaux sains et productifs pour démarrer votre projet. Idéalement, choisissez un éleveur reconnu ayant une bonne gestion et réputation. Dans le cas contraire, cela pourrait amener des répercussions économiques importantes à long terme et mettre en péril votre réussite.
Mise en marché
Votre projet comporte un volet agrotouristique ou un volet de transformation alimentaire? En fonction des activités que vous prévoyez, il est possible qu’une autorisation de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ)4 soit nécessaire. Le Règlement sur l’autorisation d’aliénation ou d’utilisation d’un lot sans l’autorisation de la CPTAQ spécifie les situations où il n’est pas nécessaire d’obtenir une autorisation. Par exemple, si vous souhaitez faire la mise en marché par l’entremise d’un kiosque à la ferme, sachez qu’au moins 25 % des produits offerts doivent provenir directement de l’exploitation. Bien que certaines activités soient permises sans l’autorisation de la CPTAQ, elles demeurent soumises aux règlements d’urbanisme de votre municipalité et pourraient requérir l’obtention d’un permis ou d’un certificat. Contactez toujours votre municipalité et votre MRC avant d’entreprendre de telles activités.
Pour la transformation et la commercialisation de vos produits, plusieurs exigences doivent être respectées. Une formation sur les normes d’hygiène et de salubrité doit habituellement être suivie et un permis délivré par le MAPAQ5 pourrait être requis selon le type de produits et la mise en marché ciblée.
Prêt à vous lancer?
Si le démarrage d’un projet en production animale vous semble complexe, sachez que plusieurs intervenants peuvent vous aider dans sa mise en œuvre. Parmi ceux-ci, les conseillers du MAPAQ vous accompagnent dans la planification de votre projet et vous offrent des conseils éclairés. N’hésitez pas à contacter votre direction régionale6 pour obtenir de l’accompagnement.