6 février 2025 - 08:00
formation agricole
Parfaire ses connaissances avec les formations du CRAAQ
Par: Yves Rivard

Comme sa mission le confirme, en s’appuyant sur ses expertises et grâce à la mobilisation de son réseau de membres et de collaborateurs, le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) a pour mission de produire, de rassembler et d’adapter les connaissances et d’en assurer le transfert par des activités et des outils s’adressant aux différentes clientèles, et ce, pour l’évolution des pratiques du secteur agricole et agroalimentaire au Québec. Son offre de formations en ligne aux professionnels et aux acteurs en agriculture et en transformation agroalimentaire mérite d’être soulignée. Ce que se charge de faire ici Gisèle Bertrand, directrice des communications, du marketing et du transfert de connaissances.

GTA : À quand remonte la première formation en ligne du CRAAQ?

Gisèle Bertrand : À 2018. Il s’agissait de la formation Pomiculture. Le CRAAQ tente de développer des stratégies de transfert de connaissances assez complètes. Par exemple, on cherchera comment aider les producteurs ou les conseillers qui les accompagnent à intégrer les connaissances et à les mettre en pratique. Un simple guide n’est pas suffisant. Le CRAAQ tente aussi de combler les vides en formation, comme le prouve notre plus récente formation mise en ligne juste avant les fêtes, Implanter des systèmes agroforestiers et s’adapter aux changements climatiques. Déjà plus de 100 inscriptions en moins d’un mois!

GTA : Formation sur le coût de revient à partir de l’outil Agro-calculateur doit aussi combler un vide et se révéler utile, surtout depuis les dernières années?

G.B. : Oui, cette autoformation permet aux conseillers et entrepreneurs d’accélérer leur acquisition de connaissances et de compétences spécifiques sur le coût de revient pour les entreprises en agroalimentaire. L’objectif est d’augmenter la capacité d’utilisation de l’outil Agro- calculateur, l’esprit d’analyse et de synthèse, le jugement et la prise de décision basée sur l’analyse du coût de revient.

Toujours au présent, toujours pertinent

GTA : Parlez-nous de la dynamique menant à la création d’une formation en ligne au sein du CRAAQ.

G.B. : Une bonne part des projets du CRAAQ proviennent des recommandations des différents comités qui en font partie et d’autres proviennent de demandeurs tel le MAPAQ ou d’appels à projets. Des sommités (chercheurs, producteurs, conseillers) par secteur qui se rencontrent annuellement et qui déterminent, tous les trois ans, quels sont les besoins en matière de connaissances dans le milieu et à quel niveau on doit intervenir. De là, des plans d’action sont lancés et une formation peut être créée. Par exemple, Formation en technologie d’agriculture de précision est le résultat d’un tel consensus, exprimé par la Commission géomatique agricole et agriculture de précision. Si tout le monde était d’accord pour l’implantation de cette technologie, les programmes scolaires à l’époque n’offraient pas de cours aux futurs agronomes nécessaires pour accompagner les producteurs dans cette transition.

GTA : Selon quel calendrier les formations sont-elles actualisées?

G.B. : Prenons l’exemple de la formation Implanter des systèmes agroforestiers et s’adapter aux changements climatiques. Le 17 janvier dernier, le comité était en rencontre afin de réagir aux conclusions d’une enquête interne menée sur les freins et les incitatifs à l’implantation de l’agroforesterie au Québec. La stratégie de transfert de connaissances globale sur le secteur s’en trouvera adaptée subséquemment. Cela dit, le catalogue des guides du CRAAQ est aussi actualisé. Certains d’entre eux sont retirés lorsque jugés désuets, actualisés ou remplacés selon les possibilités.

GTA : Du point de vue du CRAAQ, le taux de transfert de connaissances observé dans le secteur au Québec est-il suffisant? Existe-t-il des chiffres qui tendent à démontrer qu’il est inférieur ou supérieur à ce qu’il devrait être? Ou des données indiquant que les producteurs pourraient compléter ou actualiser davantage leurs connaissances via des formations?

G.B. : Malheureusement, nous n’avons pas ces données générales au CRAAQ. Dans notre organisation, les constats en besoins de formations sont livrés par les comités des différents secteurs d’activités. Toutefois, le CRAAQ évalue ses propres actions, analyse les commentaires reçus et communique ses taux de satisfaction au MAPAQ. Le CRAAQ souhaite parvenir à une méthodologie plus directe pour mesurer l’appropriation des connaissances par les utilisateurs, ce pourquoi, devant la complexité évidente, nous souhaiterions travailler de concert avec d’autres organisations impliquées.

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