Horticulture et jardinerie
Véronique Côté, enseignante
GTA : Quelques mots sur les caractéristiques du programme?
Véronique Côté : Il s’agit d’un DEP réparti sur 1335 heures, en une seule année, d’août à juillet, selon une formule travail-études (ATE). Des périodes de stage d’apprentissage pratique sont prévues. Les stages sont obligatoires, mais l’élève est libre de choisir l’entreprise ou l’institution qu’il désire. Il importe de souligner que les lieux de stage doivent être choisis en fonction des cours. Par exemple, un élève du cours Fertilisation pourra se tourner vers un terrain de golf ou un jardin privé. Cela crée parfois une mise en perspective de la théorie face à la pratique de certaines entreprises, en plus de valider leur choix de formation.
GTA : Sauf erreur, une personne diplômée de ce programme s’avère complètement formée pour œuvrer dans différents postes de jardins publics ou privés, de centre de jardinerie, etc.
V.C. : Effectivement, chaque élève doit maîtriser plusieurs savoirs : les noms communs et latins des plantes, les besoins d’ensoleillement, les maladies, les engrais, l’application de pesticides, les techniques de production, de greffes et de semis, les substrats organiques, etc. Tous ces savoirs sont intégrés dans les productions tenues dans nos serres et notre jardin-école. Les employeurs nous confient souvent que nos élèves constituent des ressources au sein de l’entreprise, et non de simples employés.
GTA : Vous êtes actuellement dans la première année de la nouvelle formation, récemment revue et bonifiée par Québec.
V.C. : Exactement. Au nombre des nouveautés, on note des formations sur la création et l’entretien de murs végétalisés et de mosaïcultures. Ces dernières gagnent en popularité dans les villes et les grands jardins publics, tels ceux sis à Kingsey Falls. Pour ce qui est des murs végétalisés, on observe une tendance à vouloir maximiser le nombre de pieds cubes disponibles à l’intérieur des maisons, des centres commerciaux, des espaces de bureau, question de conférer une ambiance plus calme, plus naturelle. Tout cela fait travailler grandement nos horticulteurs.
GTA : Des commentaires sur le DEP, sur sa valeur et ses possibilités?
V.C. : Oui, il importe de certifier que le DEP permet ensuite d’aller chercher une Attestation de spécialisation professionnelle (ASP) à École des métiers de l’horticulture de Montréal, ce qui confère davantage de spécialisation pour un volet en particulier. Tout aussi important, le DEP permet à l’élève désirant poursuivre à l’ITAQ d’obtenir des cours crédités.
Production horticole
Nicolas Fortier, enseignant
GTA : Décrivez-nous le programme et la clientèle.
Nicolas Fortier : Production horticole est un DEP de 1200 heures, réparties sur une période de 10 mois. On y trouve autant des jeunes que des personnes en changement de carrière. Je dirais qu’une grande partie des élèves sont animés par la volonté de se lancer en affaires sur un horizon de cinq ans après l’obtention de leur diplôme. Ils prévoient souvent de travailler cinq ans dans une entreprise existante, de prendre de l’expérience et d’ensuite fonder leur entreprise, souvent des petites fermes maraîchères.
GTA : On parle d’une formule de stage travail-études (ATE), mais selon quel déroulement?
N.F. : Il est question de cinq séquences. Les étudiants vont voir ce qui se fait ailleurs afin d’arrimer les savoirs avec ceux transmis dans notre ferme-école.
GTA : Quels savoirs précis acquièrent-ils?
N.F. : Il y en a évidemment beaucoup : de la fertilisation à l’implantation en champ, de la mécanique à la conduite de tracteur en passant par la production en serre froide, pour ne nommer que ceux-ci.
GTA : Trouver un bon emploi doit être assez simple et rapide.
N.F. : Effectivement. Nos diplômés trouvent un emploi très facilement et, fait à mentionner, se voit confier rapidement des responsabilités au sein des entreprises.
GTA : Certains élèves, peut-être issus de l’immigration, ont-ils pour projet des cultures de fruits ou de légumes exotiques pouvant être vendus ici?
N.F. : Non. Certains ont parfois des idées, mais découvrent rapidement qu’elles ne sont pas viables.
Réalisation d’aménagements paysagers
Lionel Vanicatte, enseignant
GTA : Comment décririez-vous le programme?
Lionel Vanicatte : Très axé sur la pratique, le DEP de 1035 heures s’étend sur neuf mois. Les élèves apprennent les spécificités du bois, du pavé, du béton de même que de la plantation et de l’irrigation : tout le savoir nécessaire au marché du travail. La demande est très forte pour ce genre de compétences, c’est pourquoi 100 % de nos finissants trouvent du travail. On parle d’une clientèle regroupant toutes les catégories d’âge, des jeunes sortis du secondaire aux retraités en passant par les adultes en réorientation de carrière.
GTA : Observez-vous une ou des tendances au sein des groupes?
L.V. : Je dirais que 25 % d’entre eux arrivent avec une intention claire de fonder leur propre entreprise. Les autres visent à intégrer des entreprises existantes ou à acquérir ce savoir pour des raisons personnelles.
GTA : Des précisions sur les stages?
L.V. : On compte 420 heures de stage sur les 1035 que compte le DEP. Le reste des compétences est acquis au sein de notre atelier ultramoderne.
GTA : Est-il exact de penser que ce programme laisse une plus grande part de créativité aux élèves, une aptitude souvent importante quand vient le temps de proposer des projets personnalisés ou uniques aux clients?
L.V. : Oui. S’ils se familiarisent avec les types de jardin connus dans le marché, soient-ils anglais, français ou chinois, il est vrai qu’ils bénéficient d’une marge leur permettant de proposer des idées, des concepts. Nous les encourageons dans cette voie.