L’industrie de l’horticulture ornementale et la production d’arbres de Noël génèrent plus de 400 millions de dollars de ventes annuelles au Québec. La qualité esthétique des plants ornementaux est un critère de la plus haute importance pour la vente aux consommateurs. Plusieurs éléments permettent d’optimiser cette qualité tout en assurant la durabilité environnementale et économique des entreprises.
Des normes établies par le Bureau de normalisation du Québec (BNQ), comme le cahier des charges pour les produits de pépinières et de gazon ou le système de classification d’arbres de Noël permettent de normaliser cette qualité.
Le concept de surqualité esthétique des plants doit être pris en considération pour favoriser la rentabilité de l’entreprise et la réduction de l’utilisation des pesticides. La poursuite de la qualité à tout prix, des végétaux ornementaux est difficilement atteignable et inutile. C’est ce qui définit la surqualité. En production, les interventions phytosanitaires répétées atteignent, à un moment dans le cycle de culture, un seuil où le coût de l’intervention surpasse le gain en esthétisme des cultures. La rentabilité est alors compromise et on doit choisir des stratégies phytosanitaires qui ont un impact direct sur l’augmentation des ventes
Comment savoir si c’est le bon moment d’intervenir?
La bonne stratégie d’intervention vise à éviter les pertes financières pour l’entreprise et les risques pour l’environnement et la santé. La gestion intégrée des ennemis des cultures favorise l’utilisation rationnelle des pesticides et contribue à éviter une qualité excessive des végétaux qui ne correspond pas aux besoins réels du marché. Ce concept se décline en un cheminement en cinq étapes : la connaissance du problème, la prévention, le dépistage et le suivi, la décision d’intervenir avec le seuil de tolérance adéquat et l’évaluation avec une rétroaction qui compose la dernière étape.
Autres facteurs décisionnels à considérer
Il existe plusieurs facteurs décisionnels de l’intervention phytosanitaire. Le niveau de tolérance de chacun face aux problématiques dans les cultures varie énormément et c’est souvent lui qui motive la décision d’intervenir ou pas. Le type de production, les critères de qualité visés, le type de dommages des ennemis des cultures s’ajoutent aux autres facteurs qui entrent en ligne de compte pour la stratégie à utiliser.
Les consommateurs de produits végétaux sont de plus en plus sensibilisés aux risques associés à l’utilisation des pesticides, notamment sur la biodiversité, l’environnement et la santé. Le choix du consommateur pourrait se tourner vers l’agriculture la plus durable pour un produit de même qualité. Les producteurs devraient mettre de l’avant leurs efforts de réduction d’utilisation des pesticides auprès du grand public pour en tirer avantage.
Ainsi, adopter le niveau de tolérance adéquat face à un problème phytosanitaire nécessite une analyse globale de l’environnement du végétal. De plus, en appliquant le principe de gestion intégrée, on s’assure de maintenir la qualité esthétique de nos plants tout en diminuant les risques pour la santé et l’environnement. Une solution gagnante pour le futur, tout en gardant en tête que l’intervention ayant le moins d’impact est celle qui n’est pas réalisée.
L’IQDHO a collaboré au programme d’envergure pour accompagner les producteurs en pépinière et dans les arbres et sapins de Noël dans la gestion intégrée d’organismes nuisibles. Dans le cadre du projet, conduit par Québec Vert, 17 fiches techniques, 15 vidéos et deux outils d’autoévaluation des pratiques en entreprise ont été réalisés. Ceci, sans compter les ateliers terrain préparés pour les producteurs et les conférences offertes à l’industrie.
Les fiches et vidéos détaillées des ennemis des cultures en pépinière et des arbres de Noël sont disponibles sur le site de Québec Vert : www.gestioninte gree.qu becvert.com/
Elles permettent aux producteurs de mieux connaitre le cycle de vie des organismes nuisibles, les stratégies de prévention, comment les dépister et comment cibler les bons moments pour intervenir en cas de perte de contrôle.
Ce projet a été financé par le Programme Prime-Vert, Sous-volet 2,2, Approche interrégionale.
L’IQDHO, l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale, est un centre d’expertise unique au Québec. Pour plus de détails sur l’institut voici nos coordonnées :
3230 rue Sicotte, Bureau E-307
Saint-Hyacinthe, QC J2S 2M2
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Par Charles D’Amours, agr., conseiller en serriculture et pépinière, IQDHO