Le secteur canadien des aliments et des boissons dépend fortement des États-Unis, puisqu’en 2023 plus des trois quarts de ses exportations étaient destinées à son voisin du Sud, contre 31 % pour les produits agricoles primaires. Pour ce qui est des importations, 65 % des aliments et des boissons provenaient des États-Unis, contre 78 % pour les produits agricoles primaires.
Cette dépendance rend les producteurs agricoles et agroalimentaires canadiens vulnérables aux fluctuations commerciales imprévisibles. L’économie américaine restera toujours un marché clé pour les exportations canadiennes, mais l’évolution du paysage commercial souligne la nécessité de diversifier les exportations vers d’autres marchés.
Stratégie
La stratégie de diversification repose sur trois domaines clés :
– Renforcer le commerce interprovincial en réorientant 2,6 G$ d’exportations à destination des États-Unis pour répondre à la demande intérieure. Cette approche réduit la dépendance à l’égard des importations, soutient les producteurs et les productrices du Canada et contribue à stabiliser le système alimentaire à l’échelle nationale;
– Tirer le meilleur parti des 15 accords de libre-échange existants du Canada, qui visent au total 51 pays et représentent 66 % du PIB mondial, afin d’accroître les exportations canadiennes d’aliments et de boissons vers les marchés mondiaux;
– Établir de nouveaux partenariats internationaux en vue de saisir de nouveaux débouchés sur les marchés à forte valeur ajoutée en Europe, en Asie et en Amérique latine, avec une cible de croissance de 9,4 G$ à l’extérieur des États-Unis.
Possibilités de diversification
Le rapport relève des possibilités de diversification commerciale parmi les différents groupes de produits, notamment les aliments préparés, les huiles végétales et les aliments pour animaux. Les aliments préparés constituent la catégorie la plus importante, représentant 19 % des exportations canadiennes d’aliments et de boissons, qui ont totalisé 8,6 milliards de dollars en 2023 et dont 90 % sont actuellement expédiées aux États-Unis.
La stimulation du commerce interprovincial peut permettre de réorienter environ 10 % de ces exportations sur le marché intérieur, tandis que les 90 % restants doivent être redirigés vers les marchés à forte valeur ajoutée en Europe et les marchés en croissance rapide en Asie.
Autre stratégie mise en avant : la promotion du mouvement Achetez canadien afin de stimuler la demande intérieure et le renforcement de l’image de marque du Canada à l’échelle internationale afin de faire connaître la qualité et la polyvalence des produits alimentaires canadiens. L’expansion de la capacité de transformation à valeur ajoutée au pays permettra de gagner une plus grande part du marché des produits alimentaires, tandis que l’exploration de diverses sources de protéines et de produits transformés de manière durable offrira de nouveaux débouchés tant au pays qu’à l’étranger.