1. Rotation
Le temps de séjour dans une parcelle doit rester suffisamment court, idéalement entre deux et trois jours sans dépasser six jours, pour éviter que l’herbe soit broutée deux fois. Ces déplacements fréquents amènent une meilleure répartition du fumier et de l’urine dans les champs.
Il importe de prévoir le nombre de parcelles pour que les périodes d’occupation soient courtes et celles de repos assez longues. Les plantes fourragères pourront ainsi poursuivre leur croissance.
La règle « prendre la moitié, laisser l’autre moitié » vise à sortir les bovins du pâturage avant que la croissance des plantes ne soit affectée. Elle est basée sur le poids de l’herbe et non sur sa hauteur. Il s’agit du poids des feuilles à partir de la surface du sol jusqu’au sommet de la plante, à l’exclusion des mauvaises herbes non consommées par les bovins. « Prendre la moitié » correspond à environ les deux tiers supérieurs de la croissance foliaire de la plante, ce qui permet de laisser une hauteur résiduelle d’environ 10 à 12 cm (4 à 5 po) au-dessus du sol. En période de sécheresse, il est préférable de laisser 15 cm (6 po).
Les avantages sont nombreux : la photosynthèse par les feuilles restantes, une meilleure qualité fourragère avec moins de parasites dans les parties supérieures de la plante ainsi qu’une protection du sol grâce aux résidus. Ces derniers limitent l’érosion, le ruissellement et l’évaporation.
2. Repos
Des périodes de repos suffisantes permettent aux plantes de repousser et de poursuivre pleinement leur cycle de croissance. Ces pauses doivent être ajustées en fonction des fluctuations saisonnières en lien avec la vitesse de croissance de l’herbe (voir tableau 1).
La période de repos peut varier selon les conditions météorologiques, la fertilité, le pH du sol et la vitesse de croissance des plantes. Lors d’une sécheresse, cette période s’allonge pour laisser le temps à la plante de récupérer.
3. Récupération
La récupération est le temps nécessaire au rétablissement des plantes. Il est important d’observer le moment où les plantes sont prêtes à être pâturées. Il ne faut pas voir la marque de broutage sur les feuilles. Les graminées doivent minimalement atteindre le stade de trois feuilles et mesurer de 20 à 30 cm (de 8 à 12 po) de haut.
Le surpâturage se produit lorsque les plantes fourragères sont mangées jusqu’au sol et que les bovins broutent les nouvelles pousses sans laisser de période de repos. Les plantes n’ont alors plus assez de feuilles pour fournir l’énergie nécessaire à leur croissance. Les feuilles agissent comme des panneaux solaires qui permettent aux racines de croître. Sans ces panneaux solaires, les racines arrêtent progressivement de se développer et la plante peut mourir, laissant l’espace disponible pour l’établissement des mauvaises herbes.
Une courte durée de paissance et une longue période de récupération favorisent une plus grande densité du couvert végétal et un meilleur développement racinaire.
4. Racines
Une bonne gestion des pâturages donne une quantité supérieure de biomasse souterraine et contribue à des sols en santé. Des racines abondantes facilitent l’absorption des nutriments et de l’eau et contribuent à la récupération rapide du pâturage.
Environ la moitié des racines d’une plante herbacée meurent naturellement. Elles doivent être remplacées par de nouvelles racines. La quantité de feuilles enlevées par le broutage influence directement la vitesse de croissance et l’ampleur des nouvelles racines.
Idéalement, moins de 50 % du feuillage de la plante doit être brouté, sauf en cas de réduction intentionnelle d’une espèce (voir figure 1). Bien que la règle « prendre la moitié, laisser l’autre moitié » puisse être utilisée comme guide, le temps de repos pèse beaucoup dans la balance. L’ingestion de 60 % à 80 % des feuilles d’une plante peut être acceptable tant que celle-ci a le temps de repousser.
5. Relation
La relation fait référence au lien existant entre le bovin et la superficie de pâturage. Une courte durée de rotation permet une gestion plus efficace des pâturages. Ainsi, le nombre d’hectares par vache sera moindre, comme illustré au tableau 2. Celui-ci présente la règle du pouce, une estimation pratique utilisée pour déterminer l’espace nécessaire par vache selon la façon dont les pâturages sont gérés.
Une bonne gestion des pâturages augmente la productivité et la longévité de ceux-ci. Pour en savoir plus, consulter l’article détaillé sur Agri-Réseau : Des sols et des pâturages plus sains et résilients avec la méthode des « 5 R ».