Protection des sols, réduction des maladies, des mauvaises herbes et des insectes ravageurs!
La culture sur paillis de seigle roulé-crêpé offre de nombreux avantages : réduction de l’érosion des sols, rétention des nutriments et compétition aux mauvaises herbes. En effet, le seigle libère dans le sol des composés allélopathiques et agit comme barrière physique. Le paillis facilite l’accès aux champs et aide à la récolte en conditions humides à l’automne.
Plusieurs études ont montré que le paillis contribue à maintenir les cultures plus propres et exemptes de maladies en limitant le contact avec le sol. Par exemple, dans les cucurbitacées, il permet de limiter la dispersion de Phytophthora et de Pseudomonas.
La présence du seigle dans les champs, avant le roulage et une fois au sol sous forme de paillis, crée un environnement plus diversifié, influençant les populations d’insectes et d’autres arthropodes. Des études récentes au Québec soutiennent ses bénéfices pour la gestion des ravageurs. En 2024, notre équipe de l’IRDA et le laboratoire de lutte biologique de l’Université du Québec à Montréal avons démontré que le paillis de seigle pouvait réduire fortement la présence de la chrysomèle rayée du concombre et l’incidence du flétrissement bactérien dans la culture de courge spaghetti. En 2021, des scientifiques d’Agriculture et Agroalimentaire Canada ont également observé que la laitue cultivée sur paillis de seigle était moins colonisée par les pucerons, et que cette technique offrait la possibilité de recruter plus d’ennemis naturels.
Et les défis… on y travaille !
Le paillis aide à contrôler les populations des mauvaises herbes surtout en début de saison. Cependant, il n’est pas rare qu’il ne suffise pas pour empêcher leur présence tout au long de la période critique de croissance des cultures, et que certaines finissent par s’implanter et devenir problématiques.
Sans glyphosate, le seigle peut survivre à l’opération de roulage au printemps. Il repoussera s’il est roulé trop tôt ou se ressèmera si roulé à un stade trop avancé, compétitionnant ainsi avec la culture principale.
Afin de trouver des alternatives aux herbicides chimiques pour détruire le seigle et gérer les mauvaises herbes s’implantant tardivement dans le paillis, un projet de recherche a été mis sur pied à l’IRDA pour étudier les bénéfices d’un taux de semis de seigle supérieur et le potentiel de méthodes de lutte thermique et d’un bioherbicide. Évidemment, il est important de garder une vision holistique du système, et de vérifier si ces techniques novatrices pourraient nuire au travail de nos communautés d’insectes bénéfiques!