10 avril 2025 - 03:00
Relève agricole
Collège La Cité : une offre qui gagne à être connue de la relève
Par: Yves Rivard
Nadia Carrier, agroéconomiste, coordonnatrice et professeure à l’Institut de formation et de recherche agroalimentaire (IFRA) de La Cité. Photo : gracieuseté.

Nadia Carrier, agroéconomiste, coordonnatrice et professeure à l’Institut de formation et de recherche agroalimentaire (IFRA) de La Cité. Photo : gracieuseté.

L’air de rien, annuellement, plusieurs jeunes intéressés à joindre les rangs de la relève agricole optent pour le programme de formation offert par le Collège La Cité, basé à Ottawa. Si les cohortes comptent bon nombre de personnes issues de la Montérégie-Ouest, on ne fréquente pas seulement l’établissement pour sa situation géographique, mais bien bien pour la valeur de ses enseignements. Nadia Carrier, agroéconomiste, coordonnatrice et professeure à l’Institut de formation et de recherche agroalimentaire (IFRA) de La Cité, répond à nos questions.

GTA : Détaillez-nous l’offre en matière de formation dédiée à la relève.

Nadia Carrier : La Cité offre deux programmes de deux ans qui sont des techniques : Production animale et grandes cultures, puis Production de fruits et légumes. Contrairement au Québec, nos techniques, offertes en français, durent une année de moins, car il n’y a pas de cours obligatoires comme dans les cégeps.

La clientèle est constituée de trois profils : ceux qui désirent prendre la relève d’une entreprise familiale, ceux qui désirent démarrer une entreprise (issus du milieu ou non) et ceux qui viennent de l’étranger pour ensuite retourner à leur entreprise agricole.

D’autres cours complètent l’offre : Gestion et comptabilité, Techniques en environnement forestier et Gestion de la nutrition et des services alimentaires. Le nombre de candidatures est en hausse depuis la pandémie. Il importe de spécifier que La Cité ne reçoit pas seulement des demandes de personnes sortant directement de l’enseignement secondaire, mais aussi des adultes établis et des personnes qui veulent démarrer une entreprise agricole ou qui sont en réorientation de carrière.

GTA : Bénéficiez-vous d’aires de laboratoires et d’apprentissages pratiques?

N.C. : Oui. La Cité possède un espace de culture intérieure qui permet l’offre d’ateliers pratiques et de laboratoires visant le programme Production de fruits et légumes. Pour ce qui est de Production animale et grandes cultures, nous bénéficions d’ententes avec des partenaires locaux, ce qui permet de présenter des cours sur place, en situation réelle.

Réseautage et relations d’affaires familiales

GTA : Aborde-t-on dans les programmes le délicat sujet des relations d’affaires familiales, très important pour la relève?

N.C. : Oui, il y a des unités d’apprentissage et des modules qui traitent, entre autres, de la gestion du travail d’équipe, de la communication et des ressources humaines, soient-elles familiales, salariées ou à forfait. Le cours Finance agricole, entre autres, aborde la dynamique du transfert d’entreprise.

GTA : Le diplôme de Techniques agricoles de deux ans est-il reconnu et valide dans d’autres provinces?

N.C. : Oui, même au Québec! Les diplômés sont admissibles à la prime à l’établissement et La Cité entretient une passerelle avec l’Université Laval. Plusieurs de nos cours sont reconnus par cette université, ce qui peut alléger ceux et celles qui entreprennent un baccalauréat à cet endroit.

GTA : Comment évolue le contenu des deux programmes qui nous intéressent?

N.C. : Le département s’adapte toujours directement et rapidement aux demandes et aux besoins de l’industrie. Notre comité consultatif, composé de personnalités du milieu, tient des réunions deux fois par année, question d’évaluer si des nouveautés ou de nouvelles réalités demandent des mises à jour, des révisions. Nos enseignants contractuels sont tous des agronomes aguerris et plusieurs viennent du Québec.

GTA : L’aspect technologique de l’agriculture d’aujourd’hui et de demain figure-t-il au cursus?

N.C. : Absolument. Notre volet d’agriculture de précision aborde plusieurs thématiques et enjeux relatifs à l’utilisation des différentes technologies : drones, processus automatisés, etc.

GTA : Outre l’année de moins passée sur les bancs d’école et la qualité de la formation, en quoi se distingue La Cité sur l’échiquier de la formation?

N.C. : Par sa vie étudiante, très dynamique et diversifiée. Au niveau de la formation, je dirais que les échanges et le réseautage distinguent certainement la façon d’envisager un parcours académique. Notre événement annuel AgriCité, qui vient de présenter sa 7e édition le 3 avril, est certainement la preuve de la volonté de l’IFRA du Collège La Cité de rassembler et de promouvoir la formation de la relève. Organisé et présenté dans le cadre du cours Relations d’affaires en Techniques agricoles, cette grande célébration vise à confirmer le concept de penser globalement et d’agir localement.

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