19 Décembre 2024 - 03:00
IQDHO
À la lutte aux pucerons!
Par: Journal GTA
Dispositif expérimental – volet 2. Photo : IQDHO.

Dispositif expérimental – volet 2. Photo : IQDHO.


Il n’est pas rare d’observer des pucerons dans les productions de fleurs annuelles. Comment combattre ce ravageur qui laissent sur son passage des exuvies et du miellat pouvant mener à la formation de moisissure noire et à la déformation des végétaux ?

Est-ce utopique de penser qu’en production ornementale en serre, les prédateurs puissent remplacer l’usage d’insecticide de synthèse pour lutter contre ce ravageur ? Est-ce quelque chose de réalisable, de viable d’un point de vue économique ?

L’équipe de recherche de l’IQDHO s’est intéressée à cet enjeu avec son projet de « Mise au point d’une stratégie de lutte contre les pucerons à l’aide de prédateurs généralistes pour les cultures ornementales en serre – 20-016-IQDHO ». Différents prédateurs généralistes ont été testés afin d’évaluer leur efficacité à lutter contre les pucerons sur les fleurs annuelles en serre. La performance des prédateurs a aussi été comparée à celle des pesticides.

Quelques mots sur le dispositif

Le projet était divisé en deux volets :

Dans le volet 1, deux espèces de pucerons ont été inoculées sur des pensées (Viola cornuta) et des sauges (Salvia farinacea), placées dans des cages d’élevage. Quatre prédateurs ont été introduits pour lutter contre les pucerons, soit deux espèces de chrysope verte (Chrysoperla carnea et Chrysoperla rufilabris), l’hémérobe (Micromus variegatus) et la coccinelle à deux points (Adalia bipuntata). Les pucerons choisis pour l’inoculation étaient le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) et le puceron de la digitale (Aulacorthum solani).

Le volet 2 qui a été réalisé sur deux sites avait comme objectif d’évaluer l’efficacité d’une stratégie d’introduction de prédateurs comparativement à une stratégie de lutte avec pesticides sur de plus grandes superficies. Les mêmes espèces de plantes et de pucerons, qu’au volet 1, ont été sélectionnées. Les prédateurs utilisés étaient la chrysope verte (C. carnea) sous forme d’œufs et l’hémérobe (M. variegatus) sous forme adulte. Les plantes recevant l’insecticide étaient sous filet afin d’éviter la contamination du traitement par les prédateurs.

Quelles sont les découvertes ?

Dans le volet 1, les expériences ont montré que les deux espèces de chrysopes vertes et l’hémérobe sont efficaces pour lutter contre le puceron du pêcher et le puceron de la digitale sur les pensées et les sauges, peu importe le stade de développement des végétaux. Cependant, les larves de C. rufilabris ont montré une efficacité plus variable que celles de C. carnea.

Dans le volet 2, les introductions de prédateurs ont permis de contrôler suffisamment les populations de pucerons (suivre T1 ligne bleue et T1 ligne grise) pour maintenir une qualité esthétique des plants comparable à celle des plants traités avec un insecticide de synthèse (suivre T2 ligne orange et T2 ligne jaune). Cela a été observé malgré une augmentation du nombre de pucerons sur le site 2 au fil des semaines, pour les plants avec prédateurs, par rapport à ceux avec insecticides (Figure 1). De 88 à 100 % des plants avec prédateurs ont été jugés commercialisables à la fin de l’expérience!

Que peut-on

en tirer ?

Les introductions de prédateurs coûtent généralement plus chères que les applications de pesticides. Le prix peut varier selon les stades de développement et les formats de vente d’agents de lutte biologique. Toutefois, il est important de prendre en compte les conséquences sur l’environnement et sur la santé, dans le choix des méthodes de contrôle contre les pucerons.

L’expérience nous démontre que les lâchers de prédateurs généralistes peuvent être aussi efficaces que les insecticides de synthèse pour lutter contre les pucerons sur les plantes ornementales en serre et pour maintenir leur qualité. Afin de garantir un contrôle efficace, il est essentiel d’introduire les prédateurs chaque semaine et de maintenir la fréquence et le taux d’introduction, même si la population du ravageur diminue.

Chrysopes et hémérobes contre pucerons, que les meilleurs gagnent !

Pour consulter le rapport complet du projet : bit.ly/3OrUYLh

Ce projet a été financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation dans le cadre du volet 3 du programme Prime-Vert.

L’IQDHO, l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale, est un centre d’expertise unique au Québec. Pour plus de détails sur l’institut, voici nos coordonnées :

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