19 Décembre 2024 - 03:00
transformation alimentaire
Canard du Village : dans tous les produits, la qualité
Par: Yves Rivard
Heureux du retour à la production selon une nouvelle formule : Gabriel Beauchemin, copropriétaire de Canard du Village. Photo : Robert Gosselin

Heureux du retour à la production selon une nouvelle formule : Gabriel Beauchemin, copropriétaire de Canard du Village. Photo : Robert Gosselin


À Saint-Pie, plus précisément au 724, Rang Double, se trouve un élevage de canards de Barbarie non gavés et nourris de grains entiers enrichis de graines de lin, qui fait la joie de ses nombreux clients par son offre réputée unique et délicieuse. Gabriel Beauchemin, copropriétaire avec sa conjointe Alice De Guise, nous détaille l’évolution de son entreprise au fil des ans.

« Tout commence au début des années 90 alors que ma mère, Jocelyne Ravenelle, fait l’acquisition de la ferme familiale, se rappelle M. Beauchemin. Après avoir suivi une formation en transformation alimentaire à l’ITAQ, elle souhaite se lancer dans l’élevage avicole, mais, quota oblige, se ravise et opte pour le canard. » Une heureuse décision qui verra l’élevage grandir annuellement, entre autres, à travers la participation de l’entreprise à différents marchés publics et marchés de Noël. La croissance est telle que Canard du Village affiche une carte de quelque 100 produits, allant du foie gras à la saucisse en passant par le cassoulet et le burger.

Les affaires prennent leur envol

En 2015, Jocelyne Ravenelle se sent prête à passer le flambeau. « Mon frère et moi avons été élevés sur la ferme et avons toujours été très impliqués dans l’élevage, confie Gabriel Beauchemin. À cette époque, j’étais actif en mécanique agricole, mais cette offre d’élevage de canards, couplée à celle d’une grande culture biologique de 30 hectares, m’a beaucoup intéressé. J’ai donc été suivre ma formation à l’ITAQ. Mon frère, formé à l’Université Laval en agronomie, et mes deux sœurs ont aussi manifesté leur intérêt. Ensemble, de 2015 à 2019, nous avons réellement hissé l’entreprise au sommet de son secteur d’activités. »

En effet, en matière de production et de transformation, Canard du Village passe de 3000 à entre 15 000 et 20 000 canards annuellement. « Le canard de Barbarie de qualité, nourri au grain entier enrichi de graines de lin, sans antibiotiques et dans un environnement libre, a vite gagné les faveurs des chefs de restaurants de partout et s’est retrouvé sur les meilleures tables de Montréal, Québec, Ottawa et Toronto », souligne M. Beauchemin.

La pandémie rebrasse les cartes

Cette fulgurante lancée se voit malheureusement contrecarrée par la pandémie en 2020 alors que les restaurants doivent fermer leur porte lors du confinement. Un moment difficile pour l’industrie comme pour Canard du Village. « Il a fallu revoir l’entreprise de A à Z, car la rentabilité n’était plus évidente. Le marché des restaurateurs constituait 95 % de notre chiffre d’affaires. Mon frère et mes sœurs ont quitté l’entreprise. La production a été ramenée à la ferme et a été réorientée en vertu d’un partenariat avec Les Marchés Lufa », raconte Gabriel Beauchemin.

Canard du Village revient à une production basée sur de plus petits lots, mais essuie les conséquences d’un incendie à la ferme, en juillet 2021. Pour différentes raisons s’ensuit un hiatus de deux ans, suivi d’un retour en 2024, sous une nouvelle formule. « Auparavant, l’entreprise supportait le canard pendant longtemps, à travers toutes les opérations, de l’élevage à la vente au restaurant, révèle l’éleveur. Maintenant, Canard du Village opère selon la formule des maraîchers : le client réserve un produit, laisse un dépôt et vient ensuite récupérer sa commande. Je gère ainsi un lot d’environ 250 canards par année. C’est plus profitable que pendant la pandémie avec mon grand lot! » conclut Gabriel Beauchemin, visiblement heureux de la tournure des événements.

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