En effet, l’eau est le nutriment le plus consommé par les ruminants dans une journée. Par exemple, une vache laitière en lactation consomme en moyenne entre 115 et 155 litres d’eau par jour, tandis qu’une vache de boucherie et son veau au pâturage boivent en moyenne 55 litres par jour. Cette ressource remplit une multitude de fonctions essentielles dans l’organisme, comme le maintien de la température interne, la fermentation ruminale, l’absorption des nutriments et l’élimination des déchets de la digestion. Voyons pourquoi qualité (de l’eau) rime avec santé, productivité et rentabilité!
Une eau de qualité pour de meilleurs résultats financiers!
L’eau d’abreuvement donnée aux ruminants doit répondre à leurs besoins physiologiques en ce qui concerne autant la quantité que la qualité. Des recherches1 ont démontré qu’une eau de meilleure qualité réduit l’apparition de maladies et de problèmes de santé dans le troupeau. De plus, la disponibilité d’une bonne eau peut inciter les animaux à boire davantage et à consommer plus de matière sèche. Il en résulte un meilleur gain de poids quotidien. Pensez-y, une meilleure productivité représente des dollars supplémentaires dans votre portefeuille!
Comment se définit une eau de qualité?
Pour évaluer la qualité de l’eau d’abreuvement, il y a cinq éléments à considérer :
Un éleveur devrait toujours se demander s’il oserait boire l’eau offerte à ses animaux. Si la réponse est non, il faut savoir que cette eau de moins bonne qualité pourrait entraîner des pertes économiques pour l’entreprise et qu’il est nécessaire d’agir pour corriger la situation.
Comment s’assurer de la qualité de l’eau?
Il faut être vigilant et surveiller l’odeur et le goût de l’eau. Certains paramètres de qualité comme la température, la salinité et la présence d’impuretés affectent le goût et l’odeur et peuvent amener les ruminants à limiter grandement leur consommation d’eau. Cela aura un effet direct sur leur santé et leur productivité.
Même si l’entreprise agricole utilise le même puits depuis des années, il est très important d’effectuer périodiquement une analyse de l’eau pour s’assurer du maintien de la qualité de la source. Il ne faut pas tenir pour acquis que la qualité de l’eau ne change pas, car une contamination sporadique pourrait survenir sans préavis. Plusieurs programmes de certification qui s’appliquent aux élevages du Québec exigent d’ailleurs une analyse microbiologique de l’eau annuellement. De plus, le Règlement sur les aliments (RLRQ, chapitre P-29, r. 1) exige que l’eau d’abreuvement des animaux laitiers soit potable, c’est-à-dire qu’elle doit être conforme aux normes prévues au Règlement sur la qualité de l’eau potable (RLRQ, chapitre Q-2, r. 40). Afin d’en démontrer la potabilité, l’eau d’un puits devrait être testée au moins deux fois par année pour les paramètres microbiologiques durant les périodes de vulnérabilité, soit à l’automne et au printemps, comme recommandé par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs2.
Si l’entreprise soupçonne un problème de qualité de l’eau, il est préférable, pour tenter d’en identifier l’origine, de vérifier la qualité à la source même et aux points d’abreuvement.
Les bonnes pratiques pour prévenir la contamination de l’eau et maintenir sa qualité
En plus de protéger son puits des risques de contamination en respectant la règlementation en vigueur, l’éleveur peut prendre des mesures à l’égard de son système de canalisation et de distribution de l’eau pour que celle-ci demeure propre. Voici quelques éléments à garder en tête.
Quand on y pense, il est profitable de se préoccuper plus de l’eau, un nutriment essentiel. En effet, l’éleveur a tout avantage à mettre des efforts pour fournir une eau de qualité à ses animaux, car il peut du même coup améliorer leur santé, leur bien-être, leur consommation volontaire de matière sèche et leurs performances, ainsi que ses profits.
Marie-Ève Dubuc
Agronome, conseillère en production animale, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)